Mardi, nous sommes allés avec la classe voir un spectacle d'instruments de musique. Je leur en parlais depuis pas mal de temps chaque jeudi lors de l'écoute musicale hebdomadaire. Les élèves avaient hâte et moi aussi car j'y avais déjà emmené ma classe l'année dernière et c'était pas mal du tout. C'est un spectacle fait par les profs du conservatoire de musique de la ville où travaille ma maman. Comme je fais du violon depuis mon enfance, tous les profs me connaissent et vive-versa. Avec les élèves, nous avions même préparé des questions à poser.
A la fin du spectacle, on m'a donné des prospectus pour s'inscrire au conservatoire et à ma grande surprise, plusieurs étaient très intéressés ! Sur le parcours du retour, ils me questionnaient sur les différentes modalités de l'inscription. Ils s'inquiétaient essentiellement du prix, mes élèves sont issus de milieu modeste alors je les rassurais en leur précisant que chaque famille payait en fonction de leur revenu.

Le lendemain après-midi, je reçu un coup de téléphone de ma maman pour m'annoncer que trois élèves de ma classe venait de quitter son bureau ! Quelle bonne nouvelle ! Et bien entendu, les trois veulent faire du violon "comme la maitresse, bien sûr ! ". Cela me fait vraiment plaisir d'avoir pu contribuer à sortir ces trois gamines de chez elles. Ce sont trois petites filles qui viennent du Kosovo, des gamines extraordinaires et très intelligentes. Je suis contente pour ces gamines d'avoir été un exemple. Elles ont de la volonté, elles m'ont d'ailleurs déjà demandé si j'avais des cahiers de solfège pour commencer à apprendre en attendant septembre !
Si elles concrétisent l'inscription, je serai au premier rang le jour de leur première audition !

La maîtresse est fière de ses élèves

cé-li-ba-taire !!

Hier, je rentrais de l'école en écoutant la radio quand mes oreilles se sont mises à écouter les paroles de cette chanson.

ici

Ces paroles m'ont parlé. Plus que je ne l'imaginais. C'était mon histoire, ce que je ressentais. Mon coeur s'est serré et mes yeux se sont embués rapidement.
C'est en passant devant la pharmacie que je me souviens in extremis que je dois racheter une boite de pillules de contraception (c'est bête maintenant que je n'en ai plus besoin ... ) Bref, en catastrophe, je pile et je me stationne. Je rentre et je demande ce dont j'ai besoin: ma pillule. Puis, je lui fais part de mon retard d'une journée et du fait que j'aimerai que mes règles tombent malgré tout le même jour (pas chieuse du tout la fille ! ) et là , la pharmacienne, qui faisait son boulot, m'informe que pendant 7 jours, il faut que je me protège lors de mes rapports et gnan gnan et elle insiste encore et encore que je me suis vue obliger de lui dire que de toute manière, je ne risquais rien, je suis célibataire. Première fois que je le disais de vive voix. ça m'a fait quelque chose mine de rien ...

En rentrant, je suis allée annoncer ma séparation d'avec M. à mon frère que je n'avais pas revu depuis, histoire qu'il ne me demande pas quand M arrive ce week-end. Je lui explique donc, racontant encore les raisons et tout.
Je ne sais pas si j'ai somatisé ou pas mais quelques minutes plus tard lors du repas, impossible de manger quoi que ce soit tellement j'avais mal au ventre. J'ai passé le restant de la soirée allongée sur le canapé avec une couverture et à attendre de vomir ... Curieux, car effectivement, le week-end est le moment le plus difficile de la semaine. Seuls jours où nous voyions ...

Araignée du soir
dans la baignoire
- désespoir

Super ... Il ne manquait plus que ça ...
pfff

Deux pigeons
lovés l'un contre l'autre
-printemps

Deux jours que j'ai repris le chemin de l'école et deux jours où je sens les élèves faire n'importe quoi. J'essaie de comprendre. J'ai préparé mes journées correctement, donc ce n'est pas un manque de travail. Ce sont les mêmes élèves, donc cela ne vient pas de mes élèves. Il se pourrait donc que ça vienne de moi. Avant les vacances, je me sentais plutôt bien dans ma classe.
Je viens de passer deux jours difficiles et je pense que je ne vais pas si bien que ça. Même si j'en donne l'impression, au fond de moi, ça ne va pas fort. Il a fallu que je sois devant ma classe pour que je m'en rende compte. Que je l'admette. Je redeviens tendue devant mes élèves, voire agressive. Je ne l'étais plus. Je me suis renfermée sur moi ... J'ai mal. Mon inspection est dans 10 jours et je crains d'être comme ça devant lui. Et je n'ai plus personne vers qui me tourner. J'aurai tellement besoin qu'il me rassure, qu'il me câline. Je donnerai cher pour avoir encore le droit à tout ça. Qu'est-ce que j'aimerai ...
J'ai fait le choix de ne pas le dire à mes amies. Je le leur dirai quand ça ira mieux. En attendant, je les fuis. Je n'ai pas envie de les voir, elles qui sont toutes en couple. ça me ferait trop de mal. Je me sentirai tellement seule ... Je n'aime pas me montrer faible, alors je me cache. Peu de gens sont au courant de la situation. Ma décision n'est pas forcément facile à comprendre mais je ne veux pas les voir. Ce n'est pas moi de pleurer devant les autres. Je le réserve pour quand je suis toute seule ...

Je vais m'en sortir, je suis forte. Facile à écrire ... 

Voilà, 5 années qui se finissent. Une page se tourne. Mine de rien, une longue page sur laquelle il y a eu des ratures mais aussi de très belles esquisses. C'est notre troisième séparation, mais belle et bien la dernière. On a essayé, on y a cru mais ça fait trop longtemps que l'on n'avance plus. Il faut être honnête. Cependant, il me restera pendant longtemps un goût amer d'inachevé, j'aurai aimé vivre avec lui mais finalement, ce sera notre métier qui nous aura séparé. Il voulait quitter la région parisienne pour l'est pour fuir sa famille étouffante mais aussi pour avoir une autre vision de son métier. Pendant plusieurs mois, je l'ai écouté parler de cette mutation, espérant qu'il reviendrait sur sa décision, que ça lui passerait. Lui espérait que je change d'avis et l'accompagne sauf que je n'envisage pas de quitter ce département où j'ai grandi, où j'ai tout : famille, amis et métier. Il ne me manquera plus que lui ... Ni l'un, ni l'autre ne pouvait obliger l'autre à partir ou rester. On ne l'aurait pas accepté. On a du prendre une décision et être honnête pour notre bien : se quitter.

On s'est quitté en bons termes mais se revoir serait très difficile. J'espère un jour y arriver car j'ai perdu mon copain, mon amant mais aussi mon meilleur ami ... Il était tout à la fois pour moi. Il laisse un grand vide en moi. Je me sens seule et perdue mais je m'inquiète aussi pour lui qui habite dans une ville où il ne connait personne (mis à part son coloc). Il n'a pas grand monde vers qui se tourner et ça m'inquiète beaucoup.

Dans quelques temps, quand de l'eau aura coulé sous les ponts, on reprendra contact. J'en ai besoin, mais pas maintenant ... On n'en serait pas capable ...

5 ans qu'on est ensemble pourtant, les problèmes s'accumulent. Depuis quelques temps, il veut quitter la région parisienne pour la province pensant que les élèves seront plus "normaux" à Metz ou Strasbourg. Il veut aussi partir pour s'éloigner de cette famille qui l'étouffe, lui demandant toujours plus et notamment de l'argent. Sauf que son désir de partir, je ne le partage pas. J'ai tout ici : ma famille, mes amis, mon métier. Je n'ai pas besoin de partir. Je ne veux pas et je sais que l'on est en train de se perdre. Nous n'avons plus les mêmes envies. Les désaccords se multiplient.
Nous avons grandi ensemble, nous nous sommes construits ensemble et maintenant, on s'éloigne de plus en plus l'un de l'autre. J'ai mal car je tiens énormément à lui. Je l'aime encore. Pourtant, il va falloir faire un choix. On n'avance plus. En cinq ans de couple, nous n'avons jamais réussi à vivre ensemble. Se quitter maintenant sans jamais avoir essayé, j'ai du mal à l'admettre. Autre point qui m'inquiète : il ne fait plus de projet de vacances, sous prétexte de problèmes d'argent mais j'y vois autre chose. Une manière de partir : arrêter de s'investir. Pour le mois d'avril, je serai bien partie un week end en amoureux à Londres et pour les grandes vacances partir au Canada. Il freine mes ardeurs comme il ne l'a jamais fait. Ce n'est pas bon signe ...

Demain, je vois des amies que je n'ai pas vues depuis le lycée, voilà six ans. Pour la première, elle est mariée et la seconde a un bébé. Moi, je n'ai rie nde tout ça et ça fait mal. Très mal.
J'ai peur de prendre une décision, mais continuer à faire l'autruche ne me mènera nulle part. A part me faire du mal et en ce moment, ce n'est pas la grande forme ...
Je ne me résouds pas à prendre une décision, je ne suis pas très courageuse. Je n'arrive pas à ne plus le voir. Il me manque déjà tellement en ce moment. Il a beaucoup changé, n'est plus le même depuis qu'il est prof au collège. Il est plus dur, plus cynique. Où est passé mon amoureux rêveur idéaliste ? 

L'événement de la rentrée de mars sera pour moi, non pas un nouvel élève, quoique ... Pendant une demie journée, j'accueillerai dans ma classe Monsieur l'Inspecteur de l'Education Nationale, mon seul et unique patron avec le ministre. Autant dire que dans le métier, l'Inspecteur est craint comme le grand loup blanc ! J'ai souvent entendu dire que lorsque l'Inspecteur est dans une école, il y règne alors une drôle d'ambiance. Tout le monde craint qu'il ne rentre dans sa classe ! Dans notre école, ce sera encore pire que ça puisque pendant plus de deux semaines, nous aurons non pas un, ni deux inspecteurs mais bien trois inspecteurs qui vont venir nous inspecter à tour de rôle ! Déjà avant les vacances, on commençait à stresser et donc à ne pas être très agréables mais alors qu'est-ce que ça va être après les vacances ? Et que dire des élèves, car si nous sommes stressés, les élèves vont le sentir et être ecore plus chiants ... Hmmm ça va être du sport ! 

Donc aujourd'hui, en prévision de mon inspection, je faisais mes classeurs, enfin un peu, c'est les vacances hein !
Mais, je suis contente car j'ai retrouvé TOUS mes bulletins de visite depuis ma PE2. Cela ne paraît pas exceptionnel mais ça l'est car ils n'étaient bien entendu pas tous rangés ensemble ! (ça n'aurait pas été drôle sinon !! )
Bon, il me reste mon classeur de disciplines à faire avec mes séquences et fiches de prép à mettre dedans et le classeur avec toutes les aides que j'apporte à mes élèves (encore un peu obscur celui-ci ... vive les PPRE, l'AI, le RASED, les aides des maîtres de soutien et l'aide apportée par l'assistante pédagique ... Simple, non ! )

Hier soir, au détour d'une descente de ski olympique et d'une page de magazine, je me retrouve sur le site bento and co et là, j'ai ouvert la porte aux délices. J'ai succombé à la bento maniac

Le bento est la gamelle qu'utilisent les japonais pour se préparer leur repas du midi. Le bento comporte souvent deux compatiments dont l'un peut servir à contenir le plat à réchauffer et l'autre, le dessert ou l'entrée. Le but est de manger équilibré et varié tout en créant des bentos originaux et amusant.

J'ai choisi un bento de taille moyenne vert lime. S'il est trop petit, je repasserai commande sur lesite et prendrai un bento plus grand.

Pour transporter mon bento, un petit sac de couleur rose
(fini le vieux sac isotherme qui tombait en lambeau ! )

Comme je suis une grande amatrice de soupe,
j'ai choisi un mug isotherme pour garder ma petite soupe du midi bien chaude

Et pour transporter les sauces sans les renverser,
des petites gourdes rigolotes !

J'espère que je recevrai mon petit colis avant la rentrée et que je pourrai me régaler d'un bento le jour de la rentrée !

J'ai bien hâte !!